On peut raisonnablement considérer que déclarer un revenu annuel supérieur à 10 millions d’euros en France vous classe dans la catégorie des ultras riches. En effet, en gagnant dans l’année plus de 710 années du revenu net d’un smicard, l’argent n’est plus un problème.

Dans le cadre de la promotion de la réforme du prélèvement à la source de l’impôt, l’administration fiscale nous indique qu’il n’y a aucune modification du calcul de l’impôt par rapport aux années précédentes et que le taux de prélèvement maximum sera de 43% pour un revenu annuel déclaré supérieur à 580 000 euros en 2019.

Pourtant, en consultant les statistiques nationales de l’impôt, on découvre que les 163 foyers fiscaux qui ont déclarés en 2015 plus de 10 millions d’euros de revenus ont contribué à l’impôt sur une base bien inférieure.

En effet, ces 163 foyers fiscaux ont déclaré en moyenne 16,5 millions d’euros de revenus en 2015 et ont acquitté en moyenne 3,5 millions d’euros d’impôt, soit un taux d’imposition moyen de 21,5%. Nous sommes bien loin des 43% annoncés, le taux réel pour ces seuls 163 foyers fiscaux a été divisé par 2 ce qui représente un manque à gagner pour les finances publiques d’environ 580 millions d’euros sur une seule année.

Comment justifier ce traitement de faveur pour les plus privilégiés ? Seuls les résultats comptent, les ultra riches ont payés en moyenne 21,5% d’impôt sur le revenu en 2015. Dans le même temps, Monsieur Hollande, alors que vous faisiez la promotion de votre taxe à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million qui a fait tant de mal à l’image de notre pays, nous auriez-vous pas menti ? Il est urgent de réparer cette injustice fiscale.