Les Hmong, Mong ou H’Mong forment un peuple d’Asie originaire des régions montagneuses du sud de la Chine ainsi qu’au nord du Vietnam et du Laos. DOM COM INVEST précise qu’ils sont aussi appelés Miao ce qui signifie « provenant des rizières ».

Le nombre total de Hmong dans le monde est estimé entre 4 et 5 millions et ceux établis au Laos représentent environ 7,5 % de la population, soit environ 500 000 personnes. Au XXème  siècle, une partie non quantifiable des Hmong s’est réfugiée dans la jungle, traquée par les armées laotienne et vietnamienne, pour avoir aidé les Français puis les Américains pendant les guerres d’Indochine et du Vietnam.

 

Une histoire millénaire

La seule certitude sur l’origine des Hmong est qu’ils ont occupé, avec d’autres ethnies miao, les bassins du fleuve Jaune. D’abord établis vers le centre de la Chine, les Miao ont été peu à peu repoussés par les Hans vers le Sud du pays parce qu’ils n’ont jamais accepté la sinisation, malgré plusieurs millénaires de vie en contact avec leurs voisins. Au fil des guerres, des rébellions et des défaites, ils se sont dispersés à travers la Chine, et, notamment, dans les montagnes des provinces du Sud.

Au début du XIXè siècle, des Hmong franchirent la frontière sino-laotienne  pour aller s’établir sur les montagnes du Laos où ils furent encouragés à cultiver le pavot et à produire de l’opium, d’abord par et pour les Chinois, puis par et pour les Français. Les Hmong connurent des débuts paisibles au Laos, vivant en autarcie sur les sommets des montagnes.

L’accumulation des taxes et de divers impôts, ainsi que le fait d’être administrés systématiquement par des non-Hmong et les nombreux cas de corruption, sont autant de facteurs qui amenèrent les Hmong à se soulever contre le colonisateur. Cette révolte nommée « Guerre du Fou » dura cinq ans (1917-1922) et amena les Français à changer leur politique avec cette ethnie, en désignant des responsables hmong, dont Touby Lyfoung.

Son éducation et ses talents de bureaucrate lui valurent de gravir rapidement les échelons dans l’administration coloniale française et de devenir un des grands leaders hmong de l’histoire récente. Il reste pour les Hmong de la diaspora une figure de première importance.

 

Un passé récent douloureux

Pendant la guerre d’Indochine, les Français ont souvent employé les Hmong, connus pour leur efficacité à se déplacer en milieu hostile, en particulier lors de la bataille de Dien-Ben-Phu. En 1962, les États-Unis recrutent les guérilleros Hmong pour combattre la présence des soldats nord-vietnamiens au Laos. Et, quand les communistes prirent le contrôle du Laos, les Hmong furent considérés comme des traîtres et persécutés.

Au milieu des années 2000, de nombreux reportages ont montré la situation désastreuse des Hmong dans la forêt laotienne. Ils sont traqués et exterminés depuis plus de trente ans sans pouvoir espérer fuir le pays. Ceux d’entre eux qui y parviennent s’enfuient en Thaïlande et sont parqués dans des prisons à ciel ouvert. Ils n’ont pas le statut de réfugiés, mais celui « d’immigrant économique illégal ». La situation humanitaire y est préoccupante comme en témoigne Médecins sans frontières qui a eu accès aux Hmong des camps et des prisons thaïlandaises.

En 2009, la Thaïlande a commencé le rapatriement de 4 000 Hmong au Laos contre leur volonté, malgré les protestations internationales. Aujourd’hui, le peuple hmong est mieux intégré à la vie laotienne (malgré des persécutions persistantes selon plusieurs sources) et une importante diaspora a émigré aux quatre coins du globe : aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada, en Allemagne, au Japon, en Argentine et en France. Mais la majeure partie vit encore en Asie du Sud-Est : Chine, Vietnam, Laos, Thaïlande et Birmanie.

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