Suite aux manifestations de mars 2017, les acteurs locaux et gouvernementaux sont maintenant au travail pour gérer les principales conséquences de ces événements. Des chantiers importants pour asseoir le développement économique de la Guyane. DOM COM INVEST vous propose un synthèse en trois points.

Pourquoi une enveloppe de plus de 3 milliards d’euros ?

« La principale revendication est une demande d’investissements publics, car les infrastructures n’ont pas suivi le dynamisme démographique local ». En effet, la Guyane, avec ses 250 000 habitants, est un des départements les moins peuplés de France mais avec un taux de croissance de la population plus élevé qu’ailleurs. Celle-ci a doublé depuis les années 90.

Et, cela ne va pas sans provoquer de vrais besoins, notamment en terme d’éducation, de santé, de sécurité publique ou d’infrastructures routières. Il faut rattraper le temps perdu !

Quel est le potentiel économique de la Guyane ?

Si la partie publique représente environ 40 % du PIB de la Guyane et le spatial 16 %, c’est avant tout sur d’autres secteurs que repose le développement économique du territoire. Car ils sont nombreux à être sous-exploités et à présenter un vrai potentiel (comme déjà évoqué dans ce blog).

Un exemple : l’agriculture en Guyane. Elle représente une taille minime par rapport aux ressources de la région. Aujourd’hui encore la Guyane n’est pas autosuffisante. « Ce qui veut dire qu’elle importe beaucoup, dont une grande part d’agroalimentaire, payant même ces produits jusqu’à 40 % plus cher qu’en métropole. Les cultures de riz ou de sucre y sont trop peu développées en comparaison à l’agriculture du Surinam ou du Brésil » affirme Aude Kersulec, journaliste économique, dans un article dans le magazine Forbes en avril 2017.

«  Le secteur agricole n’a jamais été assez développé en Guyane pour assurer l’autosuffisance. Avec le maraîchage, nous produisons 80 % de la consommation locale, mais en ce qui concerne l’élevage bovin, seulement 20 % » confirme Christian Epailly, président de la FDSEA Guyane (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) dans ce même article.

Et la journaliste d’évoquer aussi l’or. Ce secteur présente, selon elle, un réel potentiel chiffré à plus de 3 000 emplois à créer. Tous ces points ont d’ailleurs été évoqués par Jean-Paul Le Pelletier, ancien président de la CCI de Guyane, dans un article de ce blog : « c’est aussi un territoire aux ressources de plus en plus reconnues comme importantes (agriculture, ressources halieutiques, forêts, mines…) ».

Quelle politique pour le développement économique de la Guyane ?

« En fait, toutes ces questions amènent vers une même conclusion, la même qui prévaut pour la métropole : développer une politique de l’offre et soutenir l’emploi marchand, profiter des nombreuses ressources et investir dans les entreprises pour qu’elles créent elles-mêmes des emplois (…).Trop pauvre par rapport à son parent français, trop riche par rapport à ses voisins, la Guyane apparaît en décalage. D’où le fait que les Guyanais réclament, à juste titre son décollage » analyse fort justement la journaliste.

Le défi est clair : ne pas verser d’argent public sans objectif, comme cela peut être facilement la solution pour dénouer une grève mais diversifier les sources de revenus en misant sur les secteurs productifs. Il est essentiel de développer une économie plus autonome et plus semblable à celle de ses voisins sud-américains, pour permettre à la croissance déjà constatée fin 2016 de décoller.

Cela rejoint la démarche de Dom Com Invest pour qui les sommes versées aux exploitants Hmong ne sont pas des aides mais de véritables subventions privées pour leur permettre de contribuer à ce nouveau développement économique pour la Guyane.